Conférence : « 24/7 soldier » : l’usage d’un « éveillant » par les soldats français durant la Guerre du Golfe
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« Avec l’omniprésence de la technologie, l’homme marginalisé est devenu sur le champ de bataille le maillon faible de la chaîne de combat, physiologiquement et cognitivement. »
Michael J. Goldblatt (DARPA), 2001
« On s’aligne sur l’existence de choses inanimées, inertes ou intemporelles. »
Jonathan Crary, 2013
Art. L. 5121-12-2.-I. Pour répondre à des besoins spécifiques de la défense, le ministre de la Défense peut autoriser le service de santé des armées à utiliser une spécialité pharmaceutique en dehors des conditions de prescription et de délivrance fixées par son autorisation de mise sur le marché, après avis du directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
Ordonnance n° 2018-20 du 17 janvier 2018 relative au service de santé des armées et à l’Institution nationale des invalides
Les capacités physiques et cognitives humaines sur le théâtre d’opérations militaires apparaissent, plus que jamais, limitées dans leurs couplages avec la machine (1). Pourra-t-on maintenir durablement l’être humain sur le champ de bataille ? La question apparaît comme une hérésie. Pourtant avec l’usage grandissant de l’intelligence artificielle, le doute est permis. Aux Etats-Unis le général John Allen théorise l’hyperwar :
« In military terms, hyperwar may be redefined as a type of conflict where human decision making is almost entirely absent from the observe-orient-decide-act (OODA) loop. As a consequence, the time associated with an OODA cycle will be reduced to near-instantaneous responses. » (2)
Dans ce champ de recherche marqué par la rivalité objective et la nécessité d’avoir un avantage comparatif sur l’adversaire, la très médiatique Agence du département de la Défense américaine chargée de la recherche et du développement de nouvelles technologies militaires (DARPA) développe un champ de recherche ayant pour objectif à court terme de favoriser le développement des interfaces cerveau-machine (3).
Parmi les problématiques récurrentes, indépendamment de la vitesse de réaction, figure le rapport au temps, le temps impulsé par les machines. Comment maintenir un soldat « éveillé » et pleinement efficace, plusieurs jours, une semaine (24/7) ? Lors de cette conférence, nous reviendrons sur une molécule découverte par les laboratoires Lafon et son usage par les soldats français durant la guerre du Golfe (1991). Un produit qui, à ce moment précis, par ses propriétés, tranche dans l’histoire déjà longue des psychostimulants (amphétamines). Son nom de code : le « Virgyl ».
(1) Jean-Christophe Noël,« Intelligence artificielle : vers une nouvelle révolution militaire ? », Focus stratégique, n°84, IFRI, octobre 2018.
(2) Allen R. John (Gen) et Husain Amir, « On hyperwar », Proceedings Magazine, vol. 143, July 2017.
(3) Gross Michael Joseph, «The pentagon’s push to program soldier’s brain», The Atlantic, November 2018.
Entrée gratuite, Mercredi 14 novembre 2018, de 19 h 30 à 21 h Institut Municipal d’Angers, renseignements
Vincent Guérin, www.mutationstechnologiques.fr
