Dérèglement climatique : penser le monstrueux à venir, le désamorcer ?

Conférence, Dérèglement climatique : penser le monstrueux à venir, le désamorcer ? Institut Municipal d’Angers, 19 décembre

« Nous les enfants des Lumières nous disposions de connaissances robustes sur le changement climatique. Nous étions parfaitement informés des catastrophes qui allaient suivre. Alors, pourquoi n’avons-nous rien fait ? »

Conway M. Erik et Oreskes Naomi, L’effondrement de la civilisation occidentale, Paris, LLL, 2013.

« Quand tu veux construire un bateau, ne commence pas par rassembler du bois, couper des planches et distribuer du travail, mais réveille au sein des hommes le désir de la mer grande et belle. »

Antoine de Saint Exupéry

Dans L’heure du crime et le temps de l’œuvre d’art, le philosophe allemand Peter Sloterdijk interroge un moderne : « Où étais-tu à l’heure du crime ? » Lequel répond « j’étais sur le lieu du crime » [1].  Selon le philosophe, nous commençons à percevoir les temps modernes comme une époque dans laquelle « des choses monstrueuses ont été provoquées par les acteurs humains ». L’ère du monstrueux au sens ambivalent de l’étonnant, de l’inouï, du condamnable, du dépravé, mais aussi du sublime [2].

Si jusqu’au XVe siècle, le monstrueux était théologique, du fait de Dieu ou des dieux, il est maintenant anthropologique, du fait de l’homme [3].

Ce monstrueux prend différentes formes : lors de cette conférence, nous allons nous intéresser au dérèglement climatique dans sa dimension morale.

[1] Peter Sloterdijk, L’heure du crime et le temps de l’œuvre d’art, Paris, Calmann-Lévy, 2000, p. 10.

[2] Ibid., p. 9.

[3] Ibid., p. 9 à 12.

 

Entrée gratuite, Mercredi 19 décembre 2018, de 19 h 30 à 21 h, Institut Municipal d’Angers :

9 rue du Musée
Tél. : 02 41 05 38 80
institut.municipal(at)ville.angers.fr

 

Quelques lectures …

Acot Pascal, Histoire du climat, Paris, Perrin, 2009.

Bonneuil Christophe et Fressoz Jean-Baptiste, L’événement anthropocène. La Terre, l’histoire et nous, Paris, Seuil, 2013.

Castel Pierre-Henri, Le Mal qui vient. Essai hâtif sur la fin des temps, Paris, Cerf, 2018.

Conway M. Erik et Oreskes Naomi, L’effondrement de la civilisation occidentale, Paris, LLL, 2013.

Dion Cyril, Petit manuel de résistance contemporaine. Récits et stratégies pour transformer le monde, Paris, Actes Sud/Colibris, 2018.

Dupuy Jean-Pierre, Pour un catastrophisme éclairé. Quand l’impossible est certain, Paris, Seuil, 2004.

Fressoz Jean-Baptiste, L’apocalypse joyeuse. Une histoire du risque technologique, Paris, Seuil, 2012.

Jorion Paul, Le dernier qui s’en va éteint la lumière. Essai sur l’extinction de l’humanité, Paris, Fayard, 2017.

Hamilton Clive, Les apprentis sorciers du climat. Raisons et déraisons de la géo-ingénierie, Paris,Seuil, 2013.

Marshall Georges, Le syndrome de l’autruche. Pourquoi notre cerveau veut ignorer le changement climatique,Paris, Actes, Sud, 2017.

Servigne Pablo et Steven Raphael, Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, Paris, Seuil, 2015.

Sloterdijk Peter, L’heure du crime et le temps de l’œuvre d’art, Paris, Calmann-Lévy, 1999.

Snyder Timothy, De la tyrannie. Vingt leçons du XXe siècle, Paris, Gallimard, 2017.

Weart R. Spencer, The discovery of global warming,Harvard, HYP, 2003.

Welzer Harald, Les guerres du climat. Pourquoi on tue au XXesiècle ? Paris, Folio, 2012.